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Dresser une colonie de coccinelles vivantes pour jouer aux dominos, dessiner une carte du monde dans la buée d’un grain de raisin, ou encore tracer sur la pente d’une colline, les contours d’un terrain de foot devenu impraticable du fait de sa forte inclinaison, révèle chez Marie Denis un certain goût pour l’expérimentation extrapolée. Pour autant, ses œuvres qui empruntent principalement aux vocabulaires de la nature et du paysage, mais également à l’univers de l’enfance ou du sport, ne relèvent pas moins d’une certaine gageur. Transformer en effet un arbre centenaire en Bonzaï en le cerclant d’un cache pot de 7 mètres de haut ou inviter le spectateur à contempler au moyen d’un miroir rotatif géant le ballet aérien que livre quotidiennement le passage des avions dans le ciel de Roissy, participe autant du défi technique que d’un désir de sublimation de notre monde. On l'aura donc compris cette production hédoniste et humoristique, loin de s'appesantir sur l’adoration béate et nostalgique du paysage ou du monde de l'enfance, œuvre autant dans le ré enchantement du quotidien que dans l’effort bâtisseur (ceci sans rien en laisser paraître). Et c’est précisément, à l’heure où la création actuelle s'exprime de plus en plus par le biais des nouvelles technologies, que Marie Denis, revendique, elle, des gestes et savoirs faires d'un autre temps. Que ses objets soient hand-made ou non n'a pas d'importance. Ce qui se joue dans son univers c'est l’anachronisme et le télescopage des situations, cette façon qu'elle a de renouer avec l'artisanat traditionnel auquel elle insuffle un nouvel imaginaire technique et formel. Cette manière d'associer les dextérités surannées aux usages contemporains : nature morte, art floral, mais aussi bijouterie, ferronnerie, couture, osiéristerie, origami génèrent autant de sculptures, d'objets micro ou macro, qui ré exhaussent le quotidien avec une simplicité saisissante....

(Magali GENTET extrait du texte de l'exposition Denys-Denis, Musée Denys-Puech/Rodez hiver 2009).

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